La focalisation (ou point de vue)
I-
Définition :
La focalisation
c’est le point de vue qu’un narrateur adopte ou choisit pour raconter une
action, décrire un personnage ou un lieu. La focalisation varie selon le statut
que prend le narrateur dans un récit.
II-
Les types de focalisation :
1-
La focalisation interne : (Narrateur =
personnage)
§ Le
narrateur ne dit que ce que sait le personnage.
§ Soit : le narrateur est un personnage de l’histoire.
→ L’utilisation du pronom personnel (je)
§ Soit : le narrateur perçoit les évènements à travers les
sensations d’un personnage
→L’utilisation du pronom personnel (il) et des verbes de
sensation et de perception.
Effet : amplifier l’effet du réel.
Exemple : « Elle était assise, au
milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne,
dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps
qu’il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les
épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda. » Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale,
chapitre I (1869)
2-
La focalisation externe (Narrateur < personnage)
§ Le
narrateur en dit moins que n’en sait le personnage.
§ Le narrateur raconte ce qu’il voit de l’extérieur à la manière
d’une caméra.
Effet : éveiller la curiosité du lecteur.
Exemple : « dans les premiers jours du
mois d’octobre 1815, une heure environ avant le coucher du soleil, un homme qui
voyageait à pied entra dans la petite ville de Digne. Les rares habitants qui
se trouvaient en ce moment à leurs fenêtres ou sur le seuil de leurs maisons
regardaient ce voyageur avec une sorte d’inquiétude. Il était difficile de
rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. » (Victor Hugo, Les Misérables)
3-
La focalisation zéro ou le point de vue omniscient (Narrateur >
personnage)
Le narrateur sait tout sur les
personnages : leur passé, leur avenir, leurs sentiments, leurs projets…
Effet : donner au récit une certaine objectivité.
Exemple : « Louis Lambert
naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait
une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui son
successeur ; mais les dispositions qu’il manifesta prématurément pour
l’étude modifièrent l’arrêt paternel. D’ailleurs le tanneur et sa femme chérissaient
Louis comme on chérit un fils unique et ne le contrariaient en rien. L’Ancien
et le Nouveau Testament étaient tombés entre les mains de Louis à l’âge de cinq
ans ; et ce livre, où sont contenus tant de livres, avait décidé de sa
destinée. » (Louis Lambert d’Honoré de Balzac).